inauguration de la plaque du testament de Joseph PERSAT

En avril 1995, le testament de Joseph gravé dans le marbre était inauguré.

Extrait de la lettre N°1

« La pierre a été la marque de la vie de Joseph, de la présence de Joseph au monde et aux hommes : Carles en témoigne largement ! Elle sera, donc, aussi, contre ce mur, la trace de son action auprès des plus démunis. La mémoire de sa présence. 

Faire mémoire, aujourd’hui sera : ne pas oublier l’homme, le temps qu’il a fallu pour bâtir ce lieu, la vie qui s’use jour après jour, le cal qui naît au creux des mains, la pierre qui devient maison, la présence de l’autre qui peut y être accueillie et la paix qui fait son creux dans la vie et la tendresse bourrue qui rend fort celui qui s’y frotte et le regard qui rassure parce qu’il purifie et propose. 

Faire mémoire sera, aussi, ne pas oublier le temps de maintenant, avec ses hommes  et ses exigences propres, avec ses fidélités à renouveler : les vraies fidélités qui nous font solidaires parce qu’elles nous font porteurs d’un avenir recomposé ; pas les fausses fidélités qui, elles, nous rendent fossoyeurs au nom de valeurs qui ne sont qu’imitation d’un passé envolé.

Faire mémoire, ce soir, n’est pas pour le satisfecit, ni pour la gloire, ni pour l’emphase mortuaire. Faire mémoire sera pour nous une exigence à assumer, celle de maintenir l’action et la présence de Carles dans le droit fil de l’intelligence de son fondateur et la compréhension de notre temps.

Faire mémoire est, donc, pour remercier et pour nous inviter au travail : « Que nous soyons humains envers les humains, qu’entre nous demeure l’entre nous qui nous fait homme » (BELLET). C’est de cela, surtout, que veut témoigner cette plaque et ce moment de notre rassemblement.

(Paroles pour l’inauguration de la plaque commémorative posée à la mémoire de Joseph)

« Un homme découvrit un trésor caché dans un champ. Dans sa joie, il s’en alla, vendit tout ce qu’il possédait et acheta le champ » (Évangiles de Mt 13,44).
« Cet homme, c’est moi-même. Le trésor, c’est le Mas de Carles. Un jour, j’ai découvert Carles. Ce fut, pour moi, un émerveillement. Je découvris un site exceptionnel. Il s’en dégageait une ambiance de paix, avec un certain fond de mystère. J’ai été séduit. J’ai compris qu’il y avait là quelque chose à faire, une chance à ne pas manquer. J’ai passé une grande partie de ma vie à accueillir : j’y ai vu là l’aboutissement d’un projet.

« Les plus déshérités, ceux qui n’ont plus de famille, de travail, y auraient leur place. Tous ceux qui ont soif de paix, de calme, d’amitié, y viendraient. Une vie fraternelle de partage y serait possible loin de tout ce qui divise : l’argent, la race, la culture, etc. Carles deviendrait un lieu fort pour de nouveaux départs.

« Carles a une vocation d’accueil. Depuis des années, Carles a accueilli des milliers de personnes et ce sont les plus pauvres qui y ont trouvé demeure. « C’est pourquoi je demande aux membres de l’association d’entrer dans ce mouvement d’accueil, déjà réalisé en partie, pour le développer et le soutenir avec désintéressement… Carles ne deviendra jamais un objet d’intrigue, un lieu de trafic, de commerce ou réservé à quelques-uns ».

Fait à Avignon, le 15 Janvier 1981 Père Joseph PERSAT, Fondateur du Mas de Carles.