« Un être humain ne cesse pas de se sentir digne parce qu’il subit les pires épreuves de la vie », mais « quand il comprend qu’il est le jouet d’une fabrication institutionnelle, systémique, de réification… L’individu convoque la notion de « dignité » lorsqu’il considère qu’une forme d’intériorité a été atteinte, qu’un irréductible est en passe d’être mis à mal… » Mais politiquement, que faire de la dignité ? Il faudrait passer par une révolution copernicienne « visant à considérer que la politique est prioritairement une affaire d’éducation et de soin, qu’elle est l’autre nom des techniques et des apprentissages de consolidation du sujet, et que la politique actuelle entérine -de façon indigne- un sous-investissement dans ces domaines. »
Cynthia Fleury,
propos rapportés par l’Obs du 07.09.2023.
« La méthode française consiste à faire des migrants d’abord des clandestins, des mendiants, des personnes fragiles. C’est honteux. »
Serge July,
Journal Libération, 18.03.2023.
17 octobre : journée mondiale du refus de la misère. Mais on s’habitue. Et disparaît, avec l’habitude, la force du refus exprimée par cette journée initiée par Joseph Wresinski, au Trocadéro, le 17 octobre 1987devant 100.000 défenseurs des Droits de l’Homme. Ce jour-là, une plaque est posée : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. » Cette plaque n’a pas changé de place… peut-être notre volonté s’est-elle un peu émoussée ?
« Il arrivera un jour où vous serez souverain sur cette terre et vous serez menacés par cette puissance parce que vous n’aurez plus conscience de votre vulnérabilité. Vous allez tellement croire à cette puissance qu’elle risque d’être pour vous assassine. »
Delphine Horvilleur, citant le livre du Deutéronome
(L’OBS 26.10.2023).